LITTERATURE - Gabriel GARCIA MARQUEZ - Mémoires de mes putains tristes -
ROMAN
MEMOIRES DE MES PUTAINS TRISTES
de Gabriel GARCIA MARQUEZ
Mémoire de mes putains tristes (Memoria de mis putas tristes) est un roman
de langue espagnole, écrit par le romancier, nouvelliste et journaliste colombien
Gabriel García Márquez, prix Nobel de littérature en 1982.
Mémoires de mes putains tristes fut écrit après le scandale de l'affaire
Lewinski-Clinton, mettant l'accent poétique sur une utilisation fêtichisée et
ritualisée du corps de jeunes adolescentes vierges si possible.
Mémoire de mes putains tristes est une remake de Les Belles Endormies de
Yasunari KAWABATA
Mémoire de mes putains tristes a été adapté au cinéma en 2012 par
le réalisateur Henning Carlsen.
Critique _____________________________________________________
«Plus insolent, plus baroque et plus réjouissant que jamais.»
François Busnel, Lire
« Un roman qui ravira les libertins comme les prudes. »
Pascal Bruckner, Le Nouvel Observateur
Résumé ____________________________________________________
« L’année de mes quatre-vingt-dix ans, j’ai voulu m’offrir une folle nuit d’amour avec une adolescente vierge. Je me suis souvenu de Rosa Cabarcas, la patronne d’une maison close qui avait l’habitude de prévenir ses bons clients lorsqu’elle avait une nouveauté disponible.
Je n’avais jamais succombé à une telle invitation ni à aucune de ses nombreuses tentations obscènes, mais elle ne croyait pas à la pureté de mes principes. La morale aussi est une affaire de temps, disait-elle avec un sourire malicieux, tu verras. »
Extraits ____________________________________________________
"Le soir, quand les brises se mettaient à souffler, des quartiers les plus hauts on pouvait entendre les cris du marché comme s’ils venaient de la rue d’à côté. Et il n’était pas rare que les rafales de décembre permettent de retrouver au son de leurs voix les amis éparpillés dans les bordels lointains."
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"La maison comme tout bordel à l’aube, était ce qui ressemblait le plus au paradis. Je suis sorti par le portail du jardin pour ne croiser personne. Sous le soleil torride de la rue, j’ai commencé à sentir le poids de mes quatre-vingt-dix ans et à compter minute par minute les minutes des nuits qui me restaient avant de mourir."
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"Pourquoi vous ai-je connu aussi vieux ? Je lui répondais la vérité : On n’a pas l’âge que l’on paraît mais celui que l’on sent.
Depuis lors, elle a été présente dans mon esprit avec une telle netteté que je faisais d’elle ce que je voulais. Je changeais la couleur de ses yeux selon mes états d’âme : couleur d’eau au réveil, couleur d’ambre quand elle riait, couleur de feu quand je la contrariais. Je l’habillais selon l’âge et la condition qui convenaient à mes changements d’humeur : novice énamourée à vingt ans, pute de luxe à quarante, reine de Babylone à soixante, sainte à cent ans."
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"Dès lors, je n'ai plus compté en années mais en décennies. Celle de la cinquantaine a été décisive, parce que j'avais pris conscience que presque tout le monde était plus jeune que moi. Celle de la soixantaine la plus intense, car j'avais cru ne plus pouvoir me permettre de faire des erreurs. Celle de soixante-dix à quatre-vingts a été terrible, car elle aurait pu être la dernière. Cependant, quand je me suis réveillé en vie le matin de mes quatre-vingt-dix ans dans le lit heureux de Delgadina, il m'est apparu que la vie ne s'écoulait pas comme le fleuve tumultueux d'Héraclite mais qu'elle m'offrait l'occasion unique de me retourner sur le gril et de continuer à rôtir de l'autre côté pendant encore quatre-vingt-dix années."
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"J’ai couvert son corps de baiser jusqu’à ne plus avoir de souffle : chaque vertèbre, une à une, jusqu’aux fesses langoureuses, la hanche avec le grain de beauté, le côté de son cœur inépuisable. Plus je l’embrassais plus son corps devenait chaud et exhalait une fragrance sauvage. Chaque millimètre de sa peau me répondait par de nouvelles vibrations et m’offrait une chaleur singulière, une saveur distincte, un soupir inconnu, tandis que de tout son être montait un arpège et que ses tétons s’ouvraient comme des fleurs sans même que je les touche."
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