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Les Arts et la Littérature
29 mai 2016

LITTERATURE - Pascal GUIGNARD - Villa Amalia -

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                                             VILLA AMALIA de Pascal QUIGNARD 

   

        Belle découverte

   

Villa Amalia, le dernier roman de Pascal QUIGNARD, met en scène un personnage habité par le vœu de tout quitter, de ne plus être soi et d'aller se découvrir ailleurs. C'est aussi un retour à la musique, après la Haine de la musique .

Benoît Jacquot adaptera le roman au cinéma sous le même titre de Villa Amalia.  

   

                                                   

        Pascal Quignard Pascal QUIGNARD

 

 

Pascal Quignard est un écrivain français né le 23 avril 1948 à Verneuil-sur-Aire dans l’Eure. Ses parents sont professeurs de Lettres Classiques, deux grands lettrés qui lui ont inculqué leur amour pour la littérature et pour les mots. A 18 mois, il sombre dans l’autisme, maladie qui se renouvellera lorsque Pascal Quignard atteindra ses 16 ans. Parallèlement, il souffre d’anorexie. Cette enfance difficile passée dans le silence le pousse déjà au recueillement, à l’écriture et à la musique (il joue du piano, de l’orgue, du violoncelle et de l’alto). Après des études de philosophie écourtées, il devient libraire et bouquiniste. En 1969, il publie son premier livre (un essai sur Léopold Von Sacher Masoch) au Mercure de France, où il intègre le comité de lecture. Ainsi, et cela jusqu’en 1994, il publie de nombreux livres, peu à peu reconnus par les critiques et le public (1986 : Le Salon du Wurtenberg, 1989 : Les Escaliers de Chambord, 1990 : Tous les matins du monde, etc.) Il devient secrétaire général au développement chez Gallimard, tout en publiant ses textes plus expérimentaux dans de petites structures (P.O.L, Fata Morgana). A cette époque, Pascal Quignard est à la fois auteur, éditeur et lecteur ; c’est un homme actif et reconnu dans le milieu de l’édition, et plus largement, il se situe dans un mouvement pour la propagation de la culture (il est le directeur et fondateur du festival d’opéra et de théâtre baroque de Versailles). Mais, en 1994, une grosse rupture va bouleverser irréversiblement sa vie. Il renonce à toutes ses positions extra-littéraires pour se consacrer entièrement à la littérature. C’est de ce contexte que va naitre Villa Amalia (publié en 2006), où il met en scène ce vœu de tout quitter, d’abandonner tout ce que l’on a pu construire pour aller se découvrir ailleurs.   

 

                                                   Afficher l'image d'origine 

 Roman - poche - Gallimard - août 2007

                                                                                                                              

      Critique           _____________________________________________________ 

"Il y aurait tant de choses à écrire sur le roman, Villa Amalia, de Pascal Quignard qu’un billet n’y suffira pas, à coup sûr. D’emblée, dès la première page, l’on sait que l’on a affaire à un grand roman, classique par sa facture, mais juste. Les phrases courtes, tombent un couperet : « J’avais envie de pleurer. Je le suivais. J’étais malheureuse à désirer mourir ».  Lalettrine.com

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"Avec ce roman, Pascal Quignard incarne une femme, symbole de liberté. Il retranscrit ce désir enfoui en chacun de nous, ce fantasme universel d’abandonner sa vie, son nom, son être, pour tout quitter et pouvoir se reconstruire. Ann est une femme forte et froide, mais en même temps triste et fragile. Quignard la situe dans ce paradoxe. En se taisant, c’est tout son être qu’elle nous dévoile et de ce contraste jaillit l’harmonie. Ces forces contradictoires qui la traversent font d’elle une égérie poétique. Quignard l’élève au rang d’une puissance évocatrice envoutante".  Margaux Lamongie, A.S. Éd.-Lib.                             

 

      Résumé          ____________________________________________________

Comme la goutte d'eau fait déborder le vase, Ann voit une nuit Thomas embrasser une autre, et elle décide de le quitter, de tout quitter.
Elle est musicienne, seule la musique la tient mais ne la retient pas. Elle ne tient qu'à la musique.
Avec l'amitié de Georges, surgi de son enfance, elle rompt et fuit, part à la rencontre de son origine et de son destin, trouve une île, là où est la Villa Amalia.

 

      Extraits            ____________________________________________________

"Elle se dit soudain : "Je n'ai plus de foyer". Le foyer (le lieu où nos défauts sont pardonnés, où nos faiblesses sont accueillies) était en train de brûler au milieu du jardin."

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« Elle avait l’air magnifique d’une femme qui ne pense jamais à l’impression qu’elle peut produire. Il semblait alors possible qu’elle disparaisse, tombe, s’envole, se jette du haut des roches dans le port, plonge dans la mer. C’était une femme entièrement à sa faim, à son chant, à sa marche, à sa passion, à son destin. »

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"Abritée dans la roche, la villa dominait entièrement la mer.
A partir de la terrasse, la vue était infinie.
Au premier plan, à gauche, Capri, la pointe de Sorrente. Puis c'était l'eau à perte de vue. Dès qu'elle regardait elle ne pouvait plus bouger. Ce n'était pas un paysage, mais quelqu'un. Non pas un homme, ni un dieu bien sûr, mais un être.
Un regard singulier.
Quelqu'un. Un visage précis et indicible.
Elle enquêta pour découvrir les propriétaires de cette maison longue, étroite, déserte, qui surmontait la mer au sud-est - ou au moins en connaître l'histoire."

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"Tous les amants ont peur. Elle avait terriblement peur de ne pas convenir à la maison. Elle eut peur de ne pas savoir s'y prendre en lançant les travaux. Peur d'en altérer la force. Peur de rompre un équilibre. Peur aussi d'être déçue. Peur de ne pas être aussi heureuse qu'elle pensait qu'elle allait l'être quand elle avait découvert la villa pour la première fois.
Le printemps balaya la peur.
Ce furent les grands jasmins sauvages.
Ce furent les buissons de roses.
Ce furent les anémones sans nombre, aux couleurs si profondes, aux beautés de soie.
Ce furent les pavots."

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"Elle aimait de façon passionnée, obsédée, la maison de zia amalia, la terrasse, la baie, la mer. elle avait envie de disparaître dans ce qu'elle aimait. Il y a dans tout amour quelque chose qui fascine. quelque chose de beaucoup plus ancien que ce qui peut être désigné par les mots que nous avons appris longtemps après que nous sommes nés. mais ce n'était plus un homme qu'elle aimait ainsi. c'était une maison qui l'appelait à la rejoindre. C'était une paroi de montagne où elle cherchait à s'accrocher. C'était un recoin d'herbes, de lumière, de lave, de feu interne, où elle désirait vivre. quelque chose, aussi intense qu'immédiat, l'accueillait à chaque fois qu'elle arrivait sur le surplomb de lave. c'était comme un être indéfinissable, euphorisant, dont on ne sait par quel biais on se vot reconnue par lui, rassurée, comprise, entendue, appréciée, soutenue, aimée."

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"Car la vie entre les femmes et les hommes est un orage perpétuel.
L'air entre leurs visages est plus intense - plus hostile, plus fulgurant - qu'entre les arbres ou les pierres.
Parfois, de rares fois, de belles fois, la foudre tombe vraiment, tue vraiment, c'est l'amour.
Tel homme, telle femme.
Ils tombaient en arrière. Ils tombaient sur le dos."

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"Confier à l'autre son sommeil est peut-être la seule impudeur.
Laisser se regarder en train de dormir, d'avoir faim, de rêver, de se tendre, de s'évaser est une étrange offrande.
Une incompréhensible offrande."

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Puis, plus lentement, avec des mots, elle lui apprenait à orchestrer dans l'espace la symphonie d'abord incompréhensible du temps.
- Car tout dans la nature, les oiseaux, les marées, les fleurs, le vent, les heures des étoiles, dit au temps son temps, expliquait-elle à Lena.
Lena, sidérée, avalait tout de ce que sa nouvelle amie lui susurrait.
En quelques jours elle déchiffra en sons le lieu en haut de la colline, toute la vie autour de la maison."

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"Elle n'avait plus le courage de se lever, de marcher, de courir, de repartir, de mourir. Ici, elle commençait à avoir peur du soleil. Là-bas, quand elles étaient ensemble, quand elles vivaient ensemble toutes les trois, elle n'avait jamais peur du soleil, pelotonnées toutes les trois dans leurs chaises longues, buvant toutes les trois de l'eau glacée dans de grandes bouteilles de verre couvertes de buée, sur la terrasse, tout en haut de la colline, au paradis."

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"Mais Giulia ne se remit pas avec Ann Hidden.
Elles ne se touchaient plus. Elles ne se parlaient plus. Elles ne dormaient pas ensemble. Elles ne mangeaient plus.
Elles buvaient.
Elles se regardaient. Giulia prit le visage d'Ann entre ses paumes.
Ann regardait avec adoration ses lèvres, ses seins.
Elle les prenait entre ses mains. Elle les regardait avant de poser sur eux sa joue.
- Adieu."

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