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Les Arts et la Littérature
15 avril 2016

LITTERATURE - Jean RASPAIL - Le Camp des Saints -

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                                               Roman

                                                             

                                                                             LE CAMP DES SAINTS 

 

 

                                               Le Camp des saints est un roman de l'écrivain français Jean Raspail, publié

                                               en 1973.

                                               Il décrit les conséquences d'une immigration massive sur la civilisation occidentale,

                                               la France en particulier. 

 

                                                Paru pour la première fois en 1973, Le Camp des Saints est le livre qui a fait

                                                connaître Jean Raspail au grand public. Il révélait la fascination de l'auteur pour

                                                les causes perdues et les peuples disparus, une fascination qu'on continuera

                                                d'observer à travers la suite de son œuvre. " Y a-t-il un avenir pour l'Occident ? "

                                                demandait-il à l'époque. Certains ont été choqués par la façon dont la question

                                                était posée, d'autres, en France comme à l'étranger, ont parlé d'œuvre prophétique.

                                                " On n'épousera ou on n'épousera pas le point de vue de Jean Raspail, pouvait-on

                                                lire sur la quatrième de couverture de la première édition. Au moins le discutera-t-on,

                                                et passionnément ". Aujourd'hui, ce débat n'a rien perdu de son actualité.                                            

                                                    

                                                                               

                                                                                              

          Historique      ____________________________________________________ 

Jean Raspail commence la rédaction du roman en 1972, lors d'un séjour dans une villa bordant la Méditerranée, plus précisément à Boulouris, près de Saint-Raphaël. L'auteur s'y attelle sans plan préconçu. Interrogé par Le Figaro en 2011, Jean Raspail revient sur son travail  :

« C'est un livre inexplicable, écrit il y a presque quarante ans, alors que le problème de l'immigration n'existait pas encore. J'ignore ce qui m'est passé par la tête. La question s'est posée soudain : “Et s'ils arrivaient ?” Parce que c'était inéluctable. Le récit est sorti d'un trait. Lorsque je terminais le soir, je ne savais pas comment j'allais poursuivre le lendemain. Les personnages ont surgi, inventés au fur et à mesure. De même pour les multiples intrigues. »

 

         Critique           _____________________________________________________  

Le livre connaît une réception plutôt positive auprès d'une partie de la critique, tandis qu'un autre pan du journalisme littéraire garde le silence. Beaucoup soulignent non seulement ses qualités littéraires, mais aussi son aspect « prophétique ». Jean Cau s'interrogeait de la sorte :

« Et si Raspail, avec Le Camp des Saints, n'était ni un prophète ni un romancier visionnaire, mais simplement un implacable historien de notre futur ? »

L'éditeur Robert Laffont imprime 20 000 exemplaires, adresse une lettre spéciale à 350 libraires influents et essaie d'obtenir un article dans Le Monde des livres, sans y parvenir. Des auteurs classés à droite comme Jean CauLouis Pauwels ou Michel Déon font la promotion du livre, qui se vend à 15 000 exemplaires à sa sortie.

Le succès du roman ne cessera de croître au fil des mois, pour atteindre les 40 000 exemplaires en 1975. L'éditeur Charles Scribner le traduit en anglais la même année. Le roman connaît alors un certain succès auprès des personnalités politiques et des hommes d'influence de l'époque. Le comte Alexandre de Marenches offre le livre à Ronald Reagan, qui se dira impressionné par sa lecture. François Mitterrand, Robert Badinter et Jean-Pierre Chevènement auraient également lu le livre, selon les déclarations de l'auteur. Samuel Huntington, dans son essai Le Choc des civilisations, qualifie le roman d'« incandescent ». Henri Amouroux, cité par Jean Raspail lui-même, se serait écrié après la lecture du roman : « Ah, mon Dieu, je n'ai jamais vu de prophète de ma vie, vous êtes le premier ! » Le roman connaît également un succès dans les milieux d’extrême droite.

Succès commercial des éditions Robert LaffontLe Camp des Saints est traduit en plusieurs langues (espagnol, portugais, italien, afrikaans et allemand s'ajoutent à l'anglais). Il s'en écoule en moyenne 5 000 exemplaires par an. Le livre est réédité deux fois en édition de poche, en 1981 puis en 1989.

En 2002, Jean Raspail suggère à Nicole Lattès, directrice générale de Laffont, de rééditer le roman, assorti d'une nouvelle préface. Celle-ci, intitulée Big Other, effraie les membres de la maison d'édition, qui craignent d'être poursuivis pour incitation à la haine raciale. Jean Raspail refuse de céder et appelle son ami Jacques Trémolet de Villers, qui parvient à convaincre la maison d'édition de conserver la préface, sans en changer la moindre ligne. Le livre contient toutefois un avant-propos signé de Leonello Brandolini, le PDG des éditions Robert Laffont, qui justifie la publication du roman et de sa préface tout en exprimant ses réserves sur les thèses véhiculées par l'auteur.

 

         Résumé          ____________________________________________________   

Dans le delta du Gange, un million de « miséreux » prennent d'assaut des cargos. Les immigrants voguent alors vers un Occident incapable de leur faire modifier leur route. Les bateaux s'échouent sur la Côte d'Azur. Cent navires à bout de souffle, chargés d'un million d'immigrants. Ils sont l'avant-garde du tiers-monde qui se réfugie en Occident pour y trouver l'espérance. À tous les niveaux, conscience universelle, gouvernements, équilibre des civilisations, et surtout chacun en soi-même, on se pose la question trop tard : que faire ?
C'est ce choc inéluctable que raconte Le Camp des Saints. 

 

        Extraits            ____________________________________________________

"Saisissons l’ONU de la proposition suivante : internationalisation de la flotte nomade sous pavillon bleu de l’ONU, avec débarquement à bord de marins-observateurs suédois, éthiopiens et paraguayens. L’UNRWA prend en charge le ravitaillement par hélicoptères de la population embarquée, ainsi que l’entretien des navires. Et la flotte tourne en rond sur tous les océans du globe pendant vingt ans, à la satisfaction générale. L’idée n’est pas neuve, d’ailleurs. Elle a même beaucoup servi. Évidemment, dans vingt ans, la population embarquée aura plus que certainement doublé. L’inaction, la chaleur... Il faudra construire des navires-camps pour renforcer la flotte. Croyez-moi, messieurs, on pourra durer longtemps ! Les petits-fils des émigrants ne sauront même plus pourquoi ils ont la mer pour horizon et le pont d’un navire pour territoire national. Car il faut y penser : leur viendra aussi la conscience politique. L’inaction, la chaleur... Ils revendiqueront. Ils exigeront l’indépendance. Et pourquoi pas ? Sur les bancs de l’ONU siègent les représentants de cent nations inviables. On en inventera une cent unième, voilà tout ! La République ambulante des mers océanes". 

                                 ____________________________________________________

 "Il est rare que les mouvements de foule spontanés ne soient pas, en fait, plus ou moins manipulés. Et l'on imagine aussitôt une sorte de chef d'orchestre tout-­puissant, grand manipulateur en chef tirant sur des milliers de ficelles dans tous les pays du monde et secondé par des solistes de génie. Il semblerait que rien n'est plus faux. Dans ce monde en proie au désordre de l'esprit, certains parmi les plus intelligents, généreux ou pernicieux, s'agitent spontanément. C'est leur façon à eux de combattre le doute et de s'échapper d'une condition humaine dont ils refusent l'équilibre sécu­laire. Ignorant ce que réserve l'avenir, ils s'y engagent néanmoins dans une course folle qui est une fuite en avant et, sur leur chemin, font sauter toutes les voies de repli, celles de la pensée, évidemment. Ils tirent chacun les propres ficelles liées aux lobes de leurs cer­veaux et c'est précisément là que réside le mystère contemporain : toutes ces ficelles se rejoignent et pro­cèdent, sans concertation, du même courant de pensée. Le monde semble soumis, non pas à un chef d'orchestre identifié, mais à une nouvelle bête apocalyptique, une sorte de monstre anonyme doué d'ubiquité et qui se serait juré, dans un premier temps, la destruction de l'Occident. La bête n'a pas de plan précis. Elle saisit les occasions qui s'offrent, la foule massée au bord du Gange n'étant que la dernière occasion en date et sans doute la plus riche de conséquences. Peut-être est-elle d'origine divine, plus certainement démoniaque ? Ce phénomène peu vraisemblable, né il y a plus de deux siècles, a été analysé par Dostoïevski. Il l'a été aussi par Péguy, sous d'autres formes, dans sa dénonciation du « parti intellectuel ». Et encore par l'un de nos pré­cédents papes, Paul VI, ouvrant enfin les yeux au déclin de son pontificat et reconnaissant l'œuvre de Satan. Rien n'arrête la bête. Chacun le sait. Ce qui engendre, chez les initiés, le triomphalisme de la pensée, tandis que ceux qui luttent encore en eux-mêmes sont saisis par l'inutilité du combat. Archange déchu, Ballan reconnut aussitôt les serviteurs de la bête et leur offrit ses services".

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 "Jubilation. Les vrais amateurs de traditions sont ceux qui ne les prennent pas au sérieux et se marrent en marchant au casse-pipe, parce qu'ils savent qu'ils vont mourir pour quelque chose d'impalpable jailli de leurs fantasmes, à mi-chemin entre l'humour et le radotage. Peut-être est-ce un peu plus subtil : le fantasme cache une pudeur d'homme bien né qui ne veut pas se donner le ridicule de se battre pour une idée, alors il l’habille de sonneries déchirantes, de mots creux, de dorures inutiles, et se permet la joie suprême d'un sacrifice pour carnaval. C'est ce que la Gauche n'a jamais compris et c'est pourquoi elle n'est que dérision haineuse. Quand elle crache sur le drapeau, pisse sur la flamme du souvenir, ricane au passage des vieux schnoques à béret et crie « woman's lib ! » à la sortie des mariages en blanc, pour ne citer que des actions élémentaires, elle le fait d'une façon épouvan­tablement sérieuse, «conne » dirait-elle si elle pouvait se juger. La vraie Droite n'est pas sérieuse. C'est pour­quoi la Gauche la hait, un peu comme un bourreau haïrait un supplicié qui rit et se moque avant de mourir. La Gauche est un incendie qui dévore et consume som­brement. En dépit des apparences, ses fêtes sont aussi sinistres qu'un défilé de pantins à Nuremberg ou Pékin. La Droite est une flamme instable qui danse gaiement, feu follet dans la ténébreuse forêt calcinée".

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 "Car rien n'est plus tolérable pour l'Occident, il faut qu'il s'enfonce cela dans la tête, à coups de névroses provoquées. Que crèvent de misère, parmi des milliards d'humains, un seul Indien des Andes, un nègre du Tchad ou un Pakistanais, citoyens de nations libres, responsables et fiers de l'être, et voilà que l'Occident se doit d'entrer en transes repentantes. Ceux qui l'agitent le connaissent bien. Ils ne lui demandent même pas de se frapper au porte-monnaie une bonne fois et d'adopter les quatre cinquièmes du globe qui flottent vaguement à sa remorque. Ils visent à la tête, c'est tout, dans les lobes reculés d'où le remords, l'auto-accusation et le dégoût de soi-même, énervés par mille piqûres, finissent par s'échapper et se répandre à travers un corps saint soudainement atteint de leucémie".

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 "Les bateaux se vidaient de toute part comme une baignoire qui déborde. Le tiers monde dégoulinait et l'Occident lui servait d'égout".

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